29 janvier 2012

Traduction libre | Gustav Leonhardt VF

Gustav Leonhardt, organiste et père de la musique ancienne,
décédé le 16 janvier à l’âge de 83 ans

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La quête d’authenticité s’est souvent révélée un mystère impénétrable. La question n’a jamais été que de maîtriser l’instrument. En effet, qui sait comment Bach, plus grand génie de la musique à ce jour, s’exécutait? On ne relève aucune phrase ni signe bémol ou dièse sur les partitions de l’époque. Et le phrasé, legato ou non-legato? Tempérament égal ou par division multiple? On l’ignore. S’ajoute aussi l’énigme de la prestation. Bach s’improvisait-il à l’orgue ou au violon? Aimait-il l’acoustique de St-Thomas de Leipzig ou l’avait-il en aversion? Du temps où M. Leonhardt enseignait à Vienne et à Amsterdam, il ne suivait jamais plus de cinq étudiants à la fois (plusieurs sont d’ailleurs devenus des organistes émérites à leur tour). Il ne leur imposait jamais de méthode. Il se contentait d’écouter leur interprétation en notant leurs lacunes afin de les corriger. La démarche à adopter, elle, n’en tenait qu’à eux. Une pièce musicale, comme un poème et un tableau, ne saurait être rendue parfaitement, soulignait-il, car les profondeurs de l’esprit du compositeur demeurent insondables.

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Source: The Economist
http://www.economist.com/node/21543464?fsrc=scn/tw/te/ar/GustavLeonhardt


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